Madame la députée, je veux ensuite répondre directement à votre interrogation. À Mayotte, vous l'avez dit vous-même en utilisant le terme d'« immigration incontrôlée » – je ne peux mieux dire –, il y a une difficulté qui tient à la démographie : 80 % des enfants qui naissent à la maternité de Mamoudzou, vous le savez bien, ne sont pas des enfants mahorais : ils viennent surtout de l'archipel des Comores mais aussi d'autres pays, notamment ceux de l'Afrique des Grands Lacs et Madagascar, souvent du fait de la déstabilisation de ces régions – je pense à l'islamisme qui touche l'Afrique des Grands Lacs.
Mayotte subit aussi une surpopulation puisqu'elle a gagné 200 000 habitants en vingt ans, ce qui pose de nombreux problèmes liés à l'eau, vous l'avez dit, mais aussi, bien sûr, des problèmes de sécurité et d'accès à l'alimentation et à l'école – les enfants, malheureusement, travaillent souvent une demi-journée sur deux du fait d'un manque d'écoles, alors même qu'une enveloppe de 100 millions d'euros est consacrée à la construction d'écoles à Mayotte. Il faut donc maîtriser la démographie et cela passe notamment par la maîtrise de nos frontières.
Cette démographie à maîtriser fait aussi naître de nombreuses difficultés relatives à la sécurité ; c'est le premier problème des Mahorais. Il y a, madame la députée, une soixantaine de bandes criminelles à Mayotte. Que leurs membres soient Français ou non, ce n'est pas le sujet : la police et la justice interviennent indistinctement. Sur les soixante interpellations prévues au sein de ces bandes, vingt-deux ont déjà eu lieu et deux personnes ont encore été arrêtées cette nuit grâce au travail des gendarmes et des policiers, notamment dans les bangas, les habitats insalubres. Avant de s'occuper du logement, de l'eau et du progrès social, c'est le rétablissement de la sécurité à Mayotte qui est la mère de toutes les batailles.