Madame la Première ministre, si l'attachement des Mahorais à la France n'est plus à démontrer, l'attachement des gouvernements successifs à Mayotte manque cruellement de preuves. Quand les Comores voisines refusent d'appliquer le droit international et de reprendre leurs ressortissants, c'est évidemment sur la voix ferme de la France, septième puissance mondiale face à un pays de 800 000 habitants, que comptent les Mahorais, et non sur votre ministre des affaires étrangères, qui a évoqué il y a quelques semaines une coopération étroite avec les Comores.
Quand, chaque jour, les Mahorais constatent qu'ils n'ont quasiment aucun droit de plus que les étrangers, souvent clandestins, ils regrettent amèrement que les lois de la République ne soient pas plus favorables à ceux qui possèdent la nationalité française. Quand ils entendent des juges expliquer qu'il faut empêcher la lutte contre l'immigration clandestine, ils prennent le chaos sécuritaire et le désastre économique qui en résulte pour une fatalité. Mais comme je le dis à tous les Français, je dis aux Mahorais qu'il n'y a pas de fatalité et qu'il n'y a que des choix politiques.
Non, nous n'avons pas à financer les pays qui bafouent le droit international et organisent la submersion migratoire de la France. Non, nous n'avons pas à accueillir sur notre sol les étrangers délinquants qui bafouent les valeurs de l'asile et de l'accueil.