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Intervention de Bastien Marchive

Séance en hémicycle du mardi 2 mai 2023 à 9h00
Questions orales sans débat — Accès aux soins

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Marchive :

Je sais, madame la ministre déléguée, votre attachement à l'accès aux soins pour tous, plus particulièrement dans la région Nouvelle-Aquitaine que vous connaissez bien.

« Recherche médecin et dentistes pour le pôle santé » : voilà ce qu'indique actuellement une pancarte à Mazières-en-Gâtine, dans les Deux-Sèvres. En effet, les professionnels qui y exerçaient depuis plusieurs années vont prochainement partir à la retraite et personne n'est là pour les remplacer. Ce scénario, pourtant écrit d'avance et annoncé depuis plusieurs décennies, n'a malheureusement de cesse de se répéter. On estime aujourd'hui à 6 millions le nombre de nos concitoyens qui n'ont pas de médecin traitant, et la situation n'est pas plus réjouissante concernant les spécialistes, les hôpitaux ou encore les Ehpad.

Nous manquons donc de professionnels de santé et le phénomène s'accentue, alors qu'il faut du temps pour les former et que des réformes sont nécessaires pour assurer un bon maillage territorial. Face au défi de l'accès aux soins pour tous et partout, des mesures fortes et attendues ont déjà été prises, comme la suppression symbolique du numerus clausus, des revalorisations salariales ou des aides à la création de maisons de santé – pour n'en citer que quelques-unes. Les dernières annonces vont également dans le bon sens, avec en particulier l'engagement que tout patient en affection longue durée disposera d'un médecin traitant d'ici à la fin de l'année.

Peu à peu, c'est tout un dispositif de gestion de la pénurie qui se déploie, mais pour être à la hauteur des enjeux, nous devons continuer et aller plus loin. C'est avec cet objectif, madame la ministre déléguée, que je tenais à vous interpeller sur trois points.

D'abord, peut-on envisager une nouvelle répartition des compétences entre les professionnels médicaux et paramédicaux, dans le but de libérer du temps en faveur des médecins généralistes ? Je pense à ce qu'on appelle la « bobologie » ou aux renouvellements d'ordonnances – des sujets qui reviennent régulièrement.

Ensuite, dans le prolongement de la loi Rist, vous semblerait-il opportun de généraliser l'accès direct à certains spécialistes ?

Enfin, sans aller jusqu'à l'obligation d'installation, qui me semblerait une fausse bonne idée, que pensez-vous de la possibilité de compléter les incitations à s'implanter dans les déserts médicaux par des mécanismes dissuasifs pour les médecins qui veulent s'installer dans les zones déjà suffisamment dotées, voire surdotées ?

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