Notre préoccupation première est d'établir le lien entre les consignes que vous avez données et le chaos qui a été constaté. D'abord, l'interdiction de la manifestation a empêché un dialogue constructif avec les organisateurs ; dans le même temps, et de manière assez paradoxale, chacun a pu circuler en mode « manif » sur plusieurs kilomètres. Nous nous interrogeons donc sur cette décision et sur son efficacité, puisqu'elle a rendu impossible tout encadrement. Ensuite, pourquoi avoir recouru à des armes sublétales ? Nous sommes le seul pays d'Europe à en utiliser. Non seulement elles sont dangereuses, mais elles accroissent la tension entre la police et les manifestants.
Quelles consignes ont été données aux policiers, qui sont bien obligés d'obéir en s'inscrivant dans le cadre d'intervention que vous leur fixez ? Comment se fait-il qu'ils aient tiré dans tous les sens et que des policiers de la Brav-M aient employé leurs armes en tir tendu vers les manifestants, juchés sur leurs mobylettes ? Pourquoi des blessés, protégés par plusieurs personnes, dont des députés ceints de leur écharpe, ont-ils fait l'objet de tirs de grenades alors qu'ils ne représentaient bien évidemment aucun danger ?