Nous condamnons toutes les violences, d'où qu'elles viennent, y compris de la part de manifestants. Néanmoins, monsieur le ministre, même si ce que vous avez décrit est réel, cela ne peut pas suffire à résumer des semaines de manifestations. Surtout, vous ne pouvez pas passer sous silence les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là.
De toute évidence, il y a eu une évolution de la doctrine d'emploi de la police nationale après l'usage du 49.3. Des instructions ont été données. Alors que l'encadrement des manifestations se faisait dans un esprit d'apaisement, on est passé à des affrontements systématiques et, surtout, indistincts. Vous nous avez montré des vidéos incontestables, mais nous pourrions en montrer d'autres, qui circulent sur les réseaux sociaux et attestent de comportements que l'on pourrait qualifier de déviants de la part de la police nationale : gazage de leaders syndicaux clairement identifiés, nasses systématiques, usage de LBD, y compris à tir tendu, matraquages aveugles… On a même vu des gendarmes mobiles faire la leçon à des policiers de la Brav-M qui se croyaient autorisés à charger, sans aucune nécessité, des manifestants ! On a parfois le sentiment que vous ne maîtrisez plus votre police… Sa reprise en main est une nécessité absolue, faute de quoi nous risquons de basculer dans une République sécuritaire. Comment comptez-vous vous y prendre ?