Même si vous avez donné des arguments très précis et très étayés sur le contexte de l'automne 2019 et sur la manière dont vous avez pris vos décisions, la commission continue de s'interroger sur, d'une part, le choix de voir le verre à moitié vide s'agissant de la caractérisation du statut de DPS au regard des critères et, de l'autre, la gestion sur mesure de Franck Elong Abé alors même qu'il faisait partie, pour l'administration centrale, des détenus les plus connus pour leur dangerosité. Vos propos tranchent avec ce qu'ont pu nous dire d'autres acteurs de l'administration pénitentiaire, notamment locaux. Mme Frédérique Camilleri, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, qui pilote le groupe d'évaluation départemental (GED), nous a dit par exemple que tous les détenus condamnés pour terrorisme islamiste relèvent pour elle du haut du spectre.
Votre argumentaire ne nous explique néanmoins pas pourquoi la CPU décide d'un classement à la fin de 2021, alors qu'un incident contre un membre du personnel a eu lieu en août. Cela n'explique pas non plus pourquoi Franck Elong Abé ne faisait pas l'objet d'une surveillance accrue lorsqu'il est passé à l'acte. L'accumulation de ces éléments nous interpelle, comme les interrogations relatives aux logiciels, sur lesquelles nous reviendrons au cours de prochaines auditions.