Merci de m'accueillir pour quelques heures au sein de votre belle commission.
En tant que député des Français de la péninsule ibérique, y compris donc de ceux qui résident dans la Principauté d'Andorre, je suis heureux d'intervenir sur un texte qui permettra d'améliorer concrètement la vie quotidienne de nos concitoyens habitant de part et d'autre de la frontière franco-andorrane.
Nos échanges transfrontaliers avec la Principauté sont importants : la France est le deuxième partenaire commercial de l'Andorre et 8 millions de passagers transitent chaque année par cette frontière, exclusivement en voiture et en autobus. Les axes routiers sont donc essentiels pour le développement économique et touristique d'Andorre, ainsi que des Pyrénées-Orientales.
Puisque l'occasion de m'exprimer m'est offerte, j'en profiterai pour corriger certaines idées reçues, notamment à propos du tourisme andorran. Je vous conseille d'aller dans cette Principauté : on n'y trouve pas seulement des cigarettes et de l'alcool. Les Français et les Espagnols qui s'y rendent découvrent des stations de ski incroyables, les meilleures des Pyrénées, et, en été, le tourisme vert offre des possibilités extraordinaires, notamment dans des parcs naturels fantastiques. Le tourisme n'est donc pas uniquement lié au commerce, même si celui-ci est important, bien entendu, d'autant que de nombreux Français qui vivent et travaillent en Andorre animent ce secteur.
Les axes routiers sont un sujet du quotidien pour les travailleurs frontaliers venant d'Ariège ou des Pyrénées-Orientales, ainsi que pour les 4 000 Français résidant dans la Principauté. L'état de ces infrastructures a un impact sur la capacité de nos compatriotes à se déplacer pour des raisons professionnelles car, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas tous des évadés fiscaux : ils travaillent, emploient, entreprennent ; ils ont parfois besoin, également, de se rendre à des rendez-vous médicaux, notamment à Toulouse. Outre son impact sur le confort des voyageurs, le mauvais état des routes peut présenter des dangers.
La viabilité de certains commerces peut également être mise en cause, particulièrement au Pas-de-la-Case, où de nombreux commerces français vivent du flux de voitures quotidien en provenance de la France puis revenant de l'Andorre.
Avant de m'exprimer devant vous, j'ai réalisé un sondage auprès des Français d'Andorre. Au total, 100 personnes y ont répondu, soit 5 % de nos compatriotes qui y résident. Les résultats sont donc assez représentatifs. À la question : « À quelle fréquence empruntez-vous les liaisons routières qui relient l'Andorre à la France ? », 60 % ont répondu : « Une fois par mois », 20 % : « Une fois par semaine » et 10 % : « Encore plus souvent ». Cela montre l'importance de l'enjeu. Ma seconde question était la suivante : « Quelle route empruntez-vous le plus souvent ? » Sans surprise, près de 90 % empruntent la RN20, qui va vers Toulouse, plutôt que la RN116, qui part vers Prades et Perpignan. Or la situation de la frontière franco-andorrane rend les routes particulièrement sujettes à des coupures, notamment en hiver, du fait d'avalanches, de glissements de terrain, de chutes de blocs et de congères. Il y a quelques années, j'ai moi-même été victime d'un accident lié à des chutes de pierres, même si – je l'avoue – c'était du côté espagnol.
Cet accord constituera donc une amélioration indéniable, aussi bien en matière de sécurité des usagers que de développement économique, et permettra de rétablir une position d'équilibre avec l'Espagne, car de très nombreux Français consultés l'ont confirmé : l'accès du côté français est beaucoup plus souvent bloqué, empêché ou ralenti que du côté espagnol.
À l'évidence, nous nous prononcerons en faveur de l'accord.