Nous avons à nous prononcer sur l'approbation d'un accord dont la portée dépasse largement le bon état des routes nationales dans les Pyrénées. Ne nous y trompons pas : soutenir ce projet de coopération entre la France et l'Andorre, ce n'est pas seulement limiter la fermeture de routes enneigées ou éviter que des éboulis ne bloquent la circulation. Approuver cet accord, c'est, en premier lieu, renforcer la relation plus qu'étroite qu'entretiennent la Principauté d'Andorre et la République française depuis plus de quatre siècles. Dans le prolongement d'une tradition fondée par le Béarnais Henri IV, le président de la République française est systématiquement intronisé coprince d'Andorre lors de son élection. En notre qualité de parlementaires français, il est de notre devoir de poursuivre cette œuvre unique d'union institutionnelle et de coopération politique qui caractérise les relations franco-andorranes.
Loin d'être des vestiges du passé, les échanges entre l'Andorre et la France revêtent des enjeux économiques et touristiques majeurs, en particulier pendant la saison des sports d'hiver. Chaque année, près de 8 millions de passagers traversent la frontière, désenclavant les hautes vallées andorranes et assurant un développement commercial vital aux départements de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales. En l'absence de gare ou d'aéroport, les réseaux routiers revêtent une importance toute particulière. Les routes nationales relient l'Andorre à la plaine du Roussillon, de Prades jusqu'à Perpignan et à la mer Méditerranée, et assurent une voie de circulation entre la principauté et le cœur de l'Occitanie : Foix, Pamiers et Toulouse.
Dès lors, l'interruption brutale des flux de personnes et de marchandises due à des glissements de terrain, à des chutes de pierres ou à l'apparition de congères s'avère hautement problématique. Sans avoir l'ambition de préserver les routes nationales 116, 22, 320 et 20 de tous les aléas climatiques, l'accord qu'il est question d'autoriser traduit la volonté de nos deux pays de coopérer pour préserver leurs échanges transfrontaliers. Allons de l'avant et accompagnons ces initiatives. Le groupe Démocrate votera en faveur de l'approbation de cet accord.