L'année 2022 a effectivement été marquée par la percée décisive des modèles d'intelligence artificielle, porteuse d'importantes conséquences, voire de grands bouleversements en matière de transformation de l'emploi, notamment public, de protection des données personnelles et de souveraineté. Ce que vous avez dit est juste, ce sont autant de bonnes raisons pour l'État de s'emparer de la question, de ne pas subir ces évolutions et de réfléchir à l'impact de ces technologies sur nos organisations, en construisant un cadre de régulation.
Le premier enjeu est d'identifier des cas d'usage vertueux et maîtrisé de ces technologies au sein de nos administrations. Dans les prochaines semaines, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, et moi-même allons annoncer une série d'expérimentations très concrètes, qui pourront concerner la réponse aux usagers, la simplification des démarches administratives ou encore la codification normative – nous n'excluons, à ce stade, aucun sujet.
Le deuxième enjeu, vous l'avez évoqué, est de développer nos propres outils, qui correspondent à nos valeurs de protection des données personnelles, de sécurité et de souveraineté. ChatGPT, que vous avez mentionné, est la solution la plus connue, du fait de ses performances spectaculaires, mais il existe des solutions alternatives, européennes ou françaises, de logiciels libres. Nous devons capitaliser sur ces solutions alternatives pour nourrir la stratégie française en matière d'intelligence artificielle, qui est déjà bien engagée grâce au plan France 2030.
Je tiens à mentionner un troisième enjeu : l'accompagnement de nos agents pour l'utilisation de ces outils. Là encore, ne subissons pas ; anticipons les transformations des métiers et les besoins en formation, pour que l'on n'oppose jamais la numérisation et l'humanisation de nos services publics.