Je souhaite interroger le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur les inquiétudes des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon concernant la dégradation de la biodiversité du site du Grand Barachois, dans la commune de Miquelon-Langlade.
La lagune du Grand Barachois est un site naturel exceptionnel tant par sa géomorphologie que par la biodiversité qu'elle abrite. Elle est un site remarquable de reproduction des phoques, fréquenté par de nombreuses espèces d'oiseaux et des chevaux en liberté – un spectacle unique pour les visiteurs. La population y pratique aussi de nombreuses activités.
La pollution par des algues, constatée et subie depuis de nombreuses années, suscite donc des inquiétudes légitimes, d'autant que le phénomène prend de l'ampleur. Par ailleurs, la population s'indigne de ce que les nombreux courriers et alertes, comme ceux des collectivités territoriales, de la fédération de chasse et des associations de défense de la biodiversité, adressés aux services de l'État, sont tous, ou presque, restés sans réponse. Pour ma part, j'ai adressé une question écrite le 9 août 2022 et un courrier le 8 février 2023, auxquels il n'a pas été répondu. Les autorités n'ont pas engagé d'action pour arrêter le développement constant de cette pollution et anticiper les préjudices.
Alors que la France met régulièrement la qualité de la biodiversité ultramarine en avant, il est incompréhensible que la seule réponse à la situation actuelle soit de laisser faire la nature. Cela est ressenti sur place comme un aveu d'abandon, alors qu'il existe des solutions techniques. C'est pourquoi tous les acteurs concernés souhaitent connaître les préconisations des études menées ces dernières années par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), ainsi que les mesures envisagées par l'État pour enrayer la disparition annoncée d'un joyau de l'archipel et plus généralement de la biodiversité en outre-mer.
Le Président de la République a décidé de faire de la lutte pour la préservation de l'environnement le cheval de bataille de son second mandat. Sans trop y croire, nos concitoyens de l'archipel, attendent des actions concrètes plutôt que de grands discours.