Le canal du Midi fait la fierté de l'Occitanie, plus particulièrement du Lauragais, pays de cocagne. Façonné par le génie et l'inventivité de Pierre-Paul Riquet, il a été ouvert en 1681 et est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996.
La dixième circonscription de la Haute-Garonne est entièrement traversée par cette voie d'eau ; elle y entre à Castanet-Tolosan, poursuit par Montgiscard, Montesquieu-Lauragais, Gardouch et en sort à Avignonet-Lauragais. Les interactions avec le canal du Midi sont quotidiennes ; je pense aux trajets en mobilité douce grâce aux pistes cyclables qui le bordent, au tourisme, aux habitations situées sur les rives du canal ou à l'irrigation des surfaces agricoles.
Or la multiplication des sécheresses au cours des dernières années a entraîné une augmentation des tensions et des conflits d'usage. À cause du changement climatique, ces crises vont devenir de plus en plus régulières. Il y a quelques semaines, des agriculteurs audois se sont opposés au retour de la navigation sur le canal du Midi pour préserver leur capacité à irriguer les cultures.
Ayant entamé une réflexion sur l'avenir du canal du Midi, j'ai eu l'occasion de rencontrer une grande partie des acteurs concernés : Voies navigables de France (VNF), associations, mais aussi maires, préfecture, agriculteurs et entreprises. Tous ont conscience qu'il faut travailler davantage ensemble et trouver les échelons d'action adéquats.
Afin de remédier aux difficultés liées aux échanges mais aussi au partage de la ressource, Emmanuel Macron a annoncé, il y a deux semaines, dans le cadre du plan Eau, qu'il voulait que des instances de dialogue soient créées dans chaque sous-bassin versant pour définir des projets de territoire sur le partage de la ressource en eau.
Toutefois, le canal du Midi est une construction humaine qui traverse les frontières hydrographiques, comme au Seuil de Naurouze. Aussi la construction d'un projet de territoire au niveau du canal me semble-t-elle plus pertinente, tant ce dernier façonne les régions qu'il traverse. Monsieur le ministre, partagez-vous cet avis ?