Il y a quelques mois, monsieur le rapporteur, vous aviez déposé une autre proposition de loi pour interdire la chasse pendant les week-ends, les jours fériés et les vacances scolaires, ainsi que pour abolir certaines pratiques cynégétiques. C'était une proposition clivante et, heureusement, ce n'est pas celle que vous défendez aujourd'hui.
Nous examinons cet après-midi un texte de compromis. Il est simplement question de partager la forêt, la campagne, l'espace et le temps en arrêtant de chasser le dimanche. La chasse sept jours sur sept est une exception française. Cela fait près de deux siècles qu'elle n'est plus pratiquée le dimanche en Grande-Bretagne. Elle ne l'est plus non plus ce jour-là au Pays-Bas. Comme vous l'avez suggéré, les pratiques peuvent évoluer.
Votre proposition fait écho à une aspiration sociale qui n'est pas unanime mais qui est sans doute majoritaire. Il y a un besoin de sérénité. La pratique de la chasse, chérie par certains et pratiquée par de nombreux Français, peut malheureusement aussi être anxiogène pour une partie de nos concitoyens. Des aboiements au loin, un coup de fusil soudain, et beaucoup d'entre eux renoncent, parfois par peur, à leur légitime aspiration à la nature.
Le Gouvernement suggère de développer une application de géolocalisation des chasseurs. Mais comment être certain que tous seront bien répertoriés ? Par ailleurs, les promeneurs auront-ils accès au réseau dans les bois ? Ne devront-ils pas en permanence rester vigilants, le nez collé à l'écran ?
Moyennant sans doute des aménagements – notamment en outre-mer, où les réalités sont très différentes – votre proposition a le mérite de la clarté et de l'efficacité en fixant une règle nationale. Elle va dans le bon sens, celui d'un partage apaisé de l'espace. Peut-être faudrait-il réfléchir à une autre formule, interdisant la chasse le samedi, le dimanche ou les samedis et dimanches après-midi.
Vous posez en tout cas une question qui mérite d'être discutée. C'est pourquoi nous examinerons votre proposition avec bienveillance.