Il m'est arrivé en effet de proposer des sujets, mais pas de les imposer. Quand j'arrivais à la rédaction, je découvrais l'actualité à ce moment précis. Certains jours, elle était tellement riche qu'il était difficile de la traiter au cours des vingt-trois minutes, en moyenne, du journal de la nuit. A contrario, il arrivait aussi que la cheffe d'édition vienne me voir pour me signaler qu'il lui manquait cinq minutes, auquel cas il m'arrivait de proposer des sujets, comme le faisaient aussi les autres membres de la rédaction.
Concrètement, on me reproche une douzaine de sujets, comme vous les appelez, mais que nous, nous appelons des off, c'est-à-dire des brèves illustrées d'une trentaine de secondes. Ce ne sont pas des reportages, comme celui que l'on a vu un peu plus tôt. Là est toute la différence. Ces off ont été diffusés sur une période d'un an et demi, au cours – j'ai peur de dire une bêtise – de cent quatre-vingts journaux de vingt-trois minutes chacun. C'est de cela dont on parle. J'ai entendu M. Métézeau dire que c'était justement parce qu'il s'agissait de off, que leur format était resserré, qu'ils étaient insidieux, mais il y a des off dans tous les journaux et ils n'ont rien d'insidieux.