Ce n'est pas tout à fait ce que je vous ai dit. Lorsque je trouvais certaines informations dignes d'intérêt et qu'elles valaient la peine d'être creusées, M. Duthion me livrait un certain nombre d'éléments qui devaient me permettre de vérifier ces informations. Toutefois, il ne m'a jamais fourni de texte clés en main, comme j'ai pu le lire ici ou là. J'ai toujours écrit mes textes moi-même. Parfois, lorsqu'il s'agissait d'informations intéressantes, mon premier réflexe était de demander aux responsables de la « cellule images » de BFM TV s'ils avaient des éléments pour les illustrer. Lorsqu'il n'existait pas de visuels ou lorsqu'ils n'étaient pas adaptés, je demandais à M. Duthion s'il en avait. Il m'a effectivement fourni des images, neutres, qui suivaient ensuite le processus classique au sein d'une chaîne de télévision avant d'être diffusées. Contrairement à ce qui a été dit, je n'ai jamais rien fait en douce ; je n'ai jamais caché quoi que ce soit, à qui que ce soit, dans l'exercice de mon métier. Je n'ai jamais travaillé autrement qu'en toute transparence vis-à-vis de ma rédaction, du public et de moi-même. J'ai lu des articles selon lesquels j'arrivais tard le soir à la rédaction, dans la pénombre, muni d'une clé USB – reçue de je ne sais qui – pour faire passer des informations et des images, sans que personne ne s'en aperçoive. C'est faux, archifaux et c'est méconnaître le fonctionnement d'une chaîne de télévision que d'affirmer une telle chose. Si mes consœurs et mes confrères qui ont décrit de tels agissements avaient fait leur travail jusqu'au bout, s'ils étaient allés voir comment fonctionne une telle rédaction, ils n'auraient jamais écrit cela, ils n'auraient jamais tenu de tels propos à mon égard. Mais j'ai pris conscience que les tenir participait au récit, au roman, à cette fiction à la Netflix qui me faisait passer pour le mouton noir de BFM TV, où je passais, en douce, des messages quasi subliminaux.