Les services de l'État ont dû s'intéresser au sujet, mais nous n'avons pas eu de contacts directs à la suite de ces révélations.
Le cas de Getfluence soulève la question plus générale de savoir ce qui est de l'information et ce qui n'en est pas. La distinction est de plus en plus floue et ces sociétés de désinformation sont capables d'utiliser cette zone très grise, comme l'a montré la publication par un média d'une tribune consacrée au Comité international de la Croix-Rouge et qui n'était pas signée par un journaliste. De plus en plus souvent, même sur les chaînes d'information, s'établit une confusion entre le contenu informatif produit par des journalistes et des débats ou des interventions de commentateurs, d'analystes et d'experts en géopolitique dont on ne sait pas toujours comment ni par qui ils sont rémunérés.
Notre projet a également révélé que certains think tanks européens animés par d'anciens eurodéputés et au financement très obscur servent de courroie de transmission à des influences indiennes et permettent ainsi de blanchir une information qui relève clairement de l'influence. Il faut montrer cette limite. Les révélations faites grâce à un consortium de journalistes contribuent à réhabiliter un travail journalistique respectant des règles très rigoureuses en termes de vérification de l'information, de fact checking et de respect du contradictoire qui nous permettent d'être très sûrs de nous lorsque nous publions l'information. Malheureusement, certains contenus qui semblent être journalistiques ne le sont pas, ce qui nuit à notre système démocratique.