Les campagnes d'influence ne se résument pas à la diffusion de fausses nouvelles : elles peuvent aussi consister en des injures ou des tentatives de salir une réputation.
Si les injures sont proférées à l'antenne d'une radio, l'affaire se règle devant l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) ou en justice, conformément à la loi de 1881. Si la même personne est insultée ou diffamée sur Twitter, elle doit saisir cette plateforme. Il y a là une vraie différence de nature. Et l'on voit que les moyens consacrés par Twitter au filtrage et à la modération sont dérisoires, voire inexistants.
Ne faudrait-il pas réfléchir à une extension des dispositions contraignantes, par ailleurs tout à fait justifiées, auxquelles les journalistes sont soumis ? Nous ne pouvons ni diffamer ni injurier, ce qui est tout à fait normal, et les règles applicables aux médias exercent une pression forte sur les directeurs de publication comme sur les journalistes. Cette pression, on pourrait aussi la faire peser sur les responsables de plateforme, quitte à frapper les entreprises au portefeuille à due proportion de leurs revenus. C'est en tout cas une piste qui, selon moi, mérite d'être étudiée.