S'agissant des pressions à exercer sur les plateformes, je n'ai pas la même analyse que mes confrères du Monde.
En France, comme dans la plupart des pays, il est interdit de fabriquer un faux passeport et de s'en servir pour voyager. Or fabriquer un faux profil sur internet revient à se doter d'un faux passeport pour intervenir sur les réseaux sociaux ; et cela n'est puni d'aucune manière. Je peux créer sans risque un faux profil sur Twitter, et ce réseau ne risque rien s'il le laisse ensuite prospérer. Il n'est pas simple de tracer un profil, certes, mais les confrères du Monde y sont arrivés.
Selon moi, la question de l'anonymat sur internet et de la fabrication de faux profils doit être remise sur la table. La chose est très compliquée techniquement, je le sais bien, et il convient peut-être de la traiter au niveau des plateformes ; mais il est nécessaire d'y réfléchir car les faux profils sont assimilables à de faux papiers d'identité permettant de faire passer des messages sur les réseaux sociaux.
Lorsqu'on lit les commentaires des articles sur des sites d'organes de presse, on voit bien qu'un certain nombre d'adresses de contributeurs sont constituées seulement de suites de chiffres et de lettres. Tout cela semble vraiment émaner de robots.