Nous avons fait débuter notre enquête par l'assassinat de Gauri Lankesh parce que l'Inde est l'un des laboratoires de la désinformation. L'un des premiers scandales concerne la société indienne Aglaya, qui vendait dès 2016 la panoplie des services de weaponized information offerte par Team Jorge.
D'autres sociétés indiennes proposent désormais ces services et, dans la mondialisation industrielle caractérisée par la division du travail, les Indiens sont devenus des spécialistes du piratage informatique. Il est probable, d'ailleurs, que de nombreuses sociétés israéliennes de désinformation leur sous-traitent des opérations de cette nature.
Des entreprises françaises vendent des services très proches de ce qui est proposé en Israël, notamment Avisa Partners, qui a été la cible de révélations de Mediapart. Il y a eu l'affaire de la société Ureputation, qui fournissait une « armée numérique » au PSG, et évidemment la société britannique Cambridge Analytica, devenue le symbole de la désinformation.
Israël n'a pas le monopole de la désinformation. Ce qui nous intéressait, c'était précisément le caractère de plus en plus mondialisé de cette industrie.