Le ministre de l'éducation nationale et moi-même sommes très mobilisés sur cette question afin que le niveau scolaire en mathématiques remonte et que cette matière – tout comme, plus généralement, les disciplines scientifiques – retrouve son attractivité. Puisque vous avez évoqué les besoins industriels, je pourrais mentionner le projet de loi relatif à l'industrie verte mais aussi toutes les mesures visant à développer l'attractivité de l'industrie sur lesquelles nous avons travaillé avec Bruno Le Maire.
Le ministre de l'éducation nationale a lancé, en novembre dernier, une nouvelle stratégie afin que le niveau général en mathématiques remonte. Celle-ci s'appuie sur deux axes.
Le premier consiste à réconcilier tous les élèves avec cette matière. Nous y réfléchissons tous ensemble. Nous avons mentionné la collaboration avec la fondation La Main à la pâte mais il faut également réfléchir à la formation des professeurs des écoles car cette question doit être abordée dès l'école primaire – des années décisives selon moi. Nous nous efforçons donc, comme bien sûr le ministère de l'éducation nationale, de lancer, directement ou indirectement, de nombreuses actions.
Le deuxième axe consiste à faire en sorte que notre niveau d'excellence en mathématiques progresse encore, notamment en suscitant davantage de vocations chez les filles – nous en avons déjà parlé. Au collège, le déploiement des clubs de mathématiques permettra de dynamiser l'apprentissage de cette discipline. Nous savons qu'une telle méthode fonctionne, il faut donc encourager la création de ces clubs. Les enseignants-chercheurs et les doctorants, venus de l'enseignement supérieur, pourront d'ailleurs être à la manœuvre et se révéler utiles en participant à l'animation de ces clubs dans les collèges et dans les lycées.
Pour que la réussite soit davantage au rendez-vous dans les formations postbac, les lycéens doivent acquérir un niveau solide en mathématiques. C'est pourquoi, à partir de la rentrée, un cours de mathématiques d'une heure et demie sera réintroduit pour tous les élèves en classe de première générale qui n'ont pas choisi la spécialité « mathématiques ». Par ailleurs, un module de remédiation sera proposé en classe de seconde pour les plus fragiles. Plus généralement, nous accorderons, tout au long du parcours scolaire, une attention particulière au niveau des élèves dans les matières scientifiques afin que la formation scientifique soit plus solide et pour éviter le décrochage en mathématiques. Nous devons aussi, dans cette perspective, rendre la pédagogie plus attractive, en particulier auprès des filles, par exemple en menant une réflexion sur les manuels utilisés en classe.