Dans la guerre de pouvoir à laquelle se livrent les grandes écoles, j'ai le sentiment que Sciences Po a gagné contre Polytechnique : notre époque substitue l'information au savoir et le ressenti aux faits.
À l'école, tout d'abord, les résultats obtenus par les élèves français dans le cadre des études internationales Timss pour les mathématiques et la science de 2015 et de 2019 sont édifiants : notre pays est en queue de peloton. Au sein de l'État, ensuite, les récents travaux de la commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France ont montré, audition après audition, comment le sommet de l'État a fait abstraction de tous les avis scientifiques pour engager le pays sur une trajectoire de sortie du nucléaire peu rationnelle. Dans l'élaboration de nos politiques publiques, enfin, on explique par exemple que les 150 membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie ont pu « directement apporter leur vécu ». Le « vécu » devient donc un facteur de décision placé au même niveau que l'avis des scientifiques. Voilà qui est grave.
Alors que faire ? Comme d'autres l'ont déjà souligné, il faut recentrer l'école sur l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul, qui constituent la base nécessaire en vue des divers approfondissements que les enfants aborderont ensuite au collège. Il convient de faciliter la collaboration entre les universités et les entreprises :