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Intervention de Sylvie Retailleau

Séance en hémicycle du mercredi 5 avril 2023 à 21h30
Contrer le recul de la culture scientifique à l'école au sein de l'État et dans nos politiques publiques

Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Effectivement, les savoirs fondamentaux sont insuffisamment et inégalement maîtrisés. Quelques chiffres suffisent à en attester : en sixième, 27 % des élèves affichent un niveau insuffisant en français, ce taux atteignant 30 % en mathématiques. À la sortie de la classe de troisième, un collégien sur quatre ne maîtrise pas les compétences attendues. Cette proportion atteint 50 % pour les élèves qui se dirigent ensuite vers le lycée professionnel. Dans la continuité de l'école élémentaire, la classe de sixième doit donc absolument permettre d'assurer à chaque élève la maîtrise des savoirs fondamentaux, en particulier du français et des mathématiques. C'est pour cette raison que chaque élève bénéficiera, dès la rentrée, d'une heure hebdomadaire de soutien ou d'approfondissement, en particulier en français et en mathématiques, ainsi que de sessions obligatoires d'accompagnement aux devoirs. Telle est notre priorité.

Afin de ne pas alourdir l'emploi du temps des élèves, déjà très chargé, l'enseignement du programme « sciences et technologie » en classe de sixième sera en effet réduit. Je tiens cependant à souligner qu'il n'est pas question de supprimer l'intégralité de cette discipline, mais seulement une heure sur quatre. L'enseignement sera ainsi ramené à trois heures hebdomadaires : la technologie ne sera pas effacée des programmes, bien heureusement. Certains professeurs de technologie ont exprimé leur inquiétude, compréhensible, devant cette évolution. Une attention toute particulière doit être portée à cette situation. C'est ce que font les services du ministère de l'éducation nationale.

L'année prochaine, ces professeurs bénéficieront ainsi d'un temps de formation qui les préparera à enseigner le nouveau programme, dont l'élaboration, qui obéit à une logique de coconstruction, est en cours. À l'issue du cycle 3, reconfiguré pour garantir que chaque élève maîtrise les savoirs fondamentaux, le cycle 4 sera l'occasion de transmettre des savoirs robustes en élargissant les horizons des élèves. Le nouvel enseignement de sciences et technologie, qui sera élaboré par le Conseil supérieur des programmes (CSP), sera articulé autour de deux priorités essentielles : accorder une place centrale aux enjeux de transition écologique et de durabilité – un élément fondamental à l'époque actuelle – et déconstruire les stéréotypes qui dissuadent certains élèves, notamment les filles, de se tourner vers des études et des métiers scientifiques.

Enfin, en tant qu'enseignante, je suis persuadée que ce qui compte, ce n'est pas tant le nombre d'heures de cours que la qualité de l'enseignement et le contenu que l'on entend transmettre. C'est pour cette raison que la réflexion en cours est capitale.

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