Vos questions sont multiples et je ne vais probablement pas y répondre de manière exhaustive, mais je voudrais d'abord redonner un chiffre relatif à l'orientation des jeunes filles : 55 % d'entre elles choisissent la spécialité mathématiques en classe de première. À partir de la terminale, elles s'orientent plutôt vers des disciplines comme la physique ou la chimie, pour ensuite se tourner par exemple vers la filière des métiers de la santé, pour ne citer qu'une de ces filières – on les connaît – qui comptent beaucoup plus de filles.
Le travail consistant à donner aux filles le goût des matières scientifiques, qui a démarré au niveau de l'éducation nationale, doit être entrepris dès l'école primaire pour permettre aux sciences et en particulier aux mathématiques de retrouver leur attractivité, et aux élèves concernées d'avoir davantage le choix. Afin de les attirer vers les filières scientifiques – je pense en particulier au secteur de l'industrie verte –, nous allons, Bruno Le Maire, le ministre de l'éducation nationale et moi-même, instaurer des quotas au niveau des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) – mais pas au-delà. En suivant des cohortes d'élèves année après année, nous pourrons observer, en lien avec des scientifiques et en fonction des filières, l'impact des différentes mesures que nous allons prendre d'abord au niveau des lycées – certains dispositifs, à ce niveau, sont déjà en place – et ensuite dans le supérieur. Nous pourrons ainsi évaluer quelles mesures sont efficaces pour attirer l'ensemble des élèves, et en particulier les filles, vers les filières scientifiques.
Une autre de vos questions a trait à la diffusion de la culture scientifique. Nous allons aussi y travailler, en collaboration avec des associations comme les Maisons pour la science, qui sont promues par la Fondation La Main à la pâte, et avec les médias. Nous nous appuyons pour cela sur les doctorants et sur les chercheurs, que nous nous efforçons de former à la médiation scientifique : nous allons faire en sorte que les activités de ce type soient reconnues dans leur carrière et qu'ils y consacrent un sixième de leur temps de travail total, dans le cadre des missions complémentaires qui leur sont assignées. Les doctorants, notamment, pourront ainsi diffuser la culture scientifique en lien avec les associations de médiation. Voilà des exemples d'actions que nous allons entreprendre ; nous en discuterons lors des prochaines assises de la médiation scientifique, qui se pencheront en particulier sur la question de l'attractivité des sciences pour les filles.