On peut donc parler d'une aumône – presque d'une injure.
J'en arrive aux 20 % promis aux signataires du pacte. Et d'abord, qu'est-ce qu'un pacte dans la fonction publique d'État ? Nous savons qu'il existe des statuts particuliers ou des obligations réglementaires de service mais nous ne connaissons point de pacte. Votre ligne politique est bien, en tous points, la déconstruction.
Les professeurs qui obtiendront une revalorisation de 20 % de leur traitement devront – avez-vous expliqué – accepter des tâches supplémentaires : accompagnement à l'orientation, remplacement ou encore participation au projet d'établissement. Ces tâches ont toujours existé – vous le savez – et ont toujours été valorisées, sous la forme d'heures supplémentaires payées ou d'indemnités. Dès lors, il suffirait tout bonnement de revaloriser ces heures supplémentaires et ces indemnités. En revanche, nous n'avons pas besoin d'un pacte.
S'agissant des remplacements, dont le chef de l'État a souhaité qu'ils interviennent dans la minute – je vous souhaite bon courage ! –, je vous signale tout de même, monsieur le ministre, que les remplacements sont prévus dans chaque établissement par un décret du 26 août 2005 que vos collaborateurs pourront vous mettre sur les yeux si vous le souhaitez. Évidemment, ce décret n'est pas appliqué, ce qui est bien dommage. Il suffirait en effet qu'il le soit pour que les remplacements de courte durée soient assurés dans l'établissement avec l'accord des personnels.
Avec votre pacte, vous créez une opposition totalement factice entre des professeurs qui n'ont qu'un statut de base et des « superprofs pactés ». Vous avez choisi une revalorisation sous condition alors que vous auriez dû l'accorder à l'ensemble du corps enseignant pour reconnaître leur dignité. Vous passez à côté du vrai problème.
Ma question est la suivante : pensez-vous que c'est en vous attaquant au statut du corps enseignant et en divisant celui-ci que l'on rétablira l'autorité du maître et la considération sociale qui lui est due ?