Loin de moi l'idée de nier le fait que les conditions de travail, le sens du métier et la reconnaissance sociale importent et jouent un rôle dans la perte d'attractivité du métier. Néanmoins, le fait de commencer par accorder des augmentations de salaire est significatif : si nous ne l'avions pas fait, vous nous l'auriez reproché – c'est bien que la rémunération constitue un élément important. Elle présente aussi une dimension symbolique en ce qu'elle marque l'importance et la reconnaissance que la nation et l'État accordent au corps enseignant, en lui versant une rémunération à la hauteur de son travail. Cet élément est décisif.
Vous faites également référence à la hausse du nombre de démissions parmi les enseignants. Si le taux de démission a certes augmenté, il reste très faible au regard du nombre d'enseignants : seuls 0,2 % d'entre eux démissionnent. Si ce phénomène est plus marqué dans les cinq premières années d'exercice du métier, le taux étant deux fois plus élevé pour cette catégorie d'enseignants, il reste marginal. Cette tendance, à l'évidence, n'en reste pas moins préoccupante. C'est notamment pour cette raison que nous travaillons à améliorer les rémunérations.
Enfin, vous avez mentionné le pacte enseignant. Je précise que nous prévoyons des augmentations sans condition : il s'agit de la revalorisation-socle, que nous avons déjà évoquée à de multiples reprises. Le pacte, quant à lui, a fait l'objet de longues discussions avec les organisations syndicales. S'il est vrai que ces dernières critiquent le projet, à tel point qu'elles ont quitté la table des négociations le 6 mars dernier, nous avons au préalable échangé et négocié avec elles pendant des dizaines d'heures, sur la revalorisation-socle comme sur le pacte.