Travailler dans l'enseignement, la perle du service public, est une vocation. Or l'enseignement rime désormais trop souvent avec crises et bouleversements. La professeure de lettres que je suis peut témoigner de la crise des vocations, consécutive à la dégradation des rémunérations et à la détérioration des conditions de travail.
Lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2022, Emmanuel Macron avait assuré qu'aucun enseignant ne commencerait sa carrière en étant payé moins de 2 000 euros. Nous attendons des annonces imminentes, mais beaucoup d'incertitudes demeurent. Le décrochage de la rémunération des enseignants appelle un rattrapage, pas une logique transactionnelle. Le recyclage du « travailler plus pour gagner plus » serait complètement déconnecté de la réalité que vivent des milliers d'enseignants dans notre pays.
Une fois que les enseignants seront justement rémunérés, considérés et accompagnés, nous pourrons discuter de l'organisation du travail. Il ne faut pas inverser les choses. Faire passer la rémunération d'heures supplémentaires pour une revalorisation serait un trompe-l'œil.
Comment envisagez-vous de revaloriser non seulement les nouveaux entrants, mais surtout de revoir l'attractivité globale de la carrière ? Une mesure trop ciblée risquerait de tasser l'échelle des rémunérations et manquerait sa cible. De même, se concentrer sur les primes n'apporterait pas la même revalorisation financière et sociale pour nos enseignants qui méritent des rémunérations pérennes et – hommage ou pied de nez à l'actualité – des retraites de bon niveau.