Intervention de Matthieu Marchio

Séance en hémicycle du mercredi 5 avril 2023 à 15h00
Revalorisation du salaire des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMatthieu Marchio :

Ce métier n'a rien de reposant, malgré les clichés qui ont la vie dure. Comme tous les fonctionnaires, nos enseignants appliquent avec loyauté, mais hélas sans conviction, la politique de l'éducation nationale décidée rue de Grenelle. Depuis trop longtemps, la facilité l'emporte sur l'exigence en matière de politique éducative, avec des résultats désastreux et sans appel.

Je suis élu d'une terre populaire du Nord dans laquelle autrefois les enfants de mineurs savaient écrire et compter correctement lorsqu'ils quittaient l'école. Des décennies plus tard, malgré la prétendue démocratisation des savoirs, je n'ai qu'à lire certaines productions de jeunes cadres, pourtant titulaires d'un diplôme de niveau bac + 5, pour mesurer l'ampleur des dégâts. Qu'il s'agisse de l'orthographe, de la syntaxe ou de la ponctuation, les règles de base sont souvent mal maîtrisées. Comment s'étonner, dans de telles conditions, que le taux de chômage des jeunes atteigne près de 20 % dans notre pays ? Les enseignants sont parfaitement conscients de la situation, mais ils savent à quoi s'en tenir : on leur demande de ne pas faire de vague, de s'adapter à la baisse du niveau des élèves et de mettre la moyenne à des copies pleines de fautes. Quelle motivation !

Le naufrage ne s'arrête pas là. Nos enseignants voient leur autorité constamment remise en cause par des parents d'élèves, quand ce n'est pas par les élèves eux-mêmes. L'autocensure se répand dans certaines matières, l'histoire et la science notamment.

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