Ayant enseigné et ayant été responsable de filière en licence pendant trente-cinq ans, la question de l'accompagnement des étudiants de licence, de leur réussite et de leur échec me touche particulièrement.
Vous assénez une contre-vérité quand vous affirmez que 140 000 bacheliers n'ont pas eu de proposition dans l'enseignement secondaire – je suis prête à étudier ces chiffres avec vous pour comprendre d'où ils proviennent. Pour rappel, la demande d'inscription traverse plusieurs étapes : après la phase principale et la phase complémentaire, l'étudiant peut saisir le rectorat et la commission d'accès à l'enseignement supérieur. Ce parcours peut certes être amélioré, mais il présente des mérites : l'année dernière, seuls 160 étudiants n'avaient pas de proposition dans l'enseignement supérieur à l'issue de la Caes. Les autres ont reçu des propositions ou ont fait savoir qu'ils avaient effectué un autre choix, dans une autre filière ou à l'étranger. Il faut donc cesser de diffuser des chiffres erronés.
Vous parlez par ailleurs d'un insupportable gâchis. Il est vrai que quand un étudiant échoue, surtout à ce niveau, c'est un gâchis insupportable ; mais là encore, vos chiffres sont inexacts. Le niveau de réussite en licence a évolué depuis la loi ORE et depuis Parcoursup : comme je l'ai déjà dit, le taux d'admission en deuxième année de licence est passé de 41 % à 48 % entre 2017 et 2022. Il est toujours utile de rappeler le contenu des indicateurs. Les chiffres que vous citez incluent les étudiants qui étaient inscrits en licence, mais qui se sont réorientés une fois arrivés à l'université – car l'université s'occupe de ses étudiants et les réoriente si nécessaire. L'écart ne s'explique donc pas seulement par des « disparitions », pour reprendre vos termes.
Dans toutes les formations, nous travaillons à améliorer le taux de réussite en licence ; le « oui si » est pour cela un outil parmi de nombreux autres.