« Parcoursup reste un problème pour nous, les lycéens. » Ce constat, c'est celui dressé par des milliers de lycéens français. Les témoignages en ce sens se multiplient dans nos permanences dès la fin juin, et jusqu'à la fin juillet. Interroger les élèves de terminale sur leurs choix, c'est se heurter à leurs angoisses : la crainte de l'échec et la pression de choisir sa voie, sans maîtriser les rouages du système. Les futurs étudiants, qui représentent l'avenir de notre société, se retrouvent ainsi démunis face au fonctionnement de Parcoursup.
Des améliorations étaient attendues avec la nouvelle version proposée en 2023, mais les changements de design et autres gadgets ne répondent pas aux attentes des élèves, lesquels dénoncent l'opacité d'une procédure qui creuse des inégalités sociales et démographiques déjà prégnantes dans le milieu scolaire. En 2022, sur 936 000 candidats, dont 622 000 lycéens, près de 182 000 n'ont intégré aucune formation présente sur la plateforme, sans explication. Comment l'attribution des vœux est-elle réalisée ? Sur quels critères ? Mystère.
Derrière ce chiffre qui ne peut nous laisser indifférents se cache une autre réalité, celle de la fracture territoriale. En effet, les lycéens des métropoles étaient globalement plus satisfaits de la prise en compte de leurs vœux que ceux des départements ruraux, enclavés ou périphériques, trop souvent éloignés des grands centres universitaires, lesquels, pour certains, n'ont même plus la capacité d'accueillir leurs étudiants dans de bonnes conditions. Entre le manque de transparence et l'absence de prise en compte des besoins et des réalités des territoires, la communication gouvernementale n'a, une fois de plus, pas été en mesure de masquer les errements d'un système dépassé et profondément inégalitaire.
L'ensemble de ces éléments m'amène à déplorer le manque de moyens et d'investissements engagés dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur dans notre pays. Madame la ministre, à ce stade, quels retours avez-vous de la session 2023 ? Envisagez-vous une nouvelle évolution du dispositif pour sortir de cette errance ?