Madame la ministre de la transition énergétique, notre pays fait face à un défi immense à l'horizon 2040-2050 : garantir à nos enfants une énergie en quantité suffisante et à un prix abordable. Face à la raréfaction et au renchérissement inéluctable des énergies fossiles, c'est la préservation de notre modèle démocratique, économique et social qui est en jeu. Il revient donc à notre génération de mener à bien une passionnante aventure industrielle et humaine, sur le temps long. Les discours du Président de la République au Creusot et à Belfort ont posé des jalons importants, tout comme les deux lois, relatives à l'accélération de la production d'énergies renouvelables d'une part et à celle de la construction d'installations nucléaires d'autre part, qui ont été successivement votées dans cet hémicycle sous votre impulsion, avec des majorités nettes. Je veux ici rendre hommage aux femmes et aux hommes engagés dans cette grande aventure industrielle – soudeurs, tuyauteurs, chaudronniers –, que nos entreprises se disputent chèrement dans les tous les bassins d'emploi, à Brest et à Saint-Nazaire comme ailleurs.
Dans les années à venir, nous devrons répondre simultanément à la montée en puissance du nucléaire – réacteur pressurisé européen (EPR) 2, petits réacteurs modulaires –, des filières éolienne et hydrolienne ainsi qu'à la croissance vigoureuse de la construction navale et de l'industrie métallurgique en général. Nous risquons de manquer de cerveaux et de bras. Les entreprises, filières et groupements font leur part, grâce à l'apprentissage et à la formation interne. Les collectivités territoriales et les chambres consulaires les accompagnent. Les réformes de l'apprentissage et du lycée professionnel contribuent à faire bouger les lignes. Peut-être manquons-nous encore de nouvelles écoles techniques ?
Comment abordez-vous ce défi fondamental de l'attractivité des métiers, de la formation et du maintien des compétences dans les filières nucléaire, navale et de la métallurgie ?