Monsieur le secrétaire d'État chargé de la mer, je viens d'un territoire qui a subi une crise profonde à la suite de l'arrêt de la grand-pêche dans les années 1980. Chaque Fécampois qui l'a vécu s'en souvient comme si c'était hier. Il a fallu à la ville des décennies pour se remettre de cette décision canadienne d'instaurer des quotas. Mes chers collègues, en Normandie comme en Bretagne, la pêche est une boussole : elle fixe le cap.
À la fin de la semaine dernière, j'ai rencontré les pêcheurs de mon territoire. J'ai également lu les déclarations du président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), qui exprimait toute la colère de la profession face à « [l']accumulation des normes, des menaces, des contentieux » qui « remettent en cause le fondement même [du] métier en culpabilisant [les pêcheurs] ». C'est terrible que d'entendre cela ! Si ces professionnels ont choisi ce métier difficile, c'est notamment pour nous nourrir. Ils ont besoin que nous leur redonnions espoir, que nous leur accordions notre confiance.
Comment encourager des jeunes à choisir ce métier ou à reprendre une entreprise quand des réglementations européennes totalement inadaptées mettent le feu aux poudres, quand une décision du Conseil d'État est incomprise, quand le sentiment se diffuse que les contrôles sont toujours exercés sur les mêmes et ne s'appliquent pas de la même manière sur ceux qui pratiquent les techniques de pêches industrielles ?