Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée chargée des personnes handicapées. Pour protecteur qu'il soit, l'amendement « Creton » a pour effet de maintenir, dans des établissements spécialisés pour enfants, des jeunes adultes qui ont dépassé la limite d'âge administrative de 20 ans, et qui attendent une place dans une structure pour adultes. Faute de structures adaptées, de nombreux jeunes restent en institut médico-éducatif (IME) parfois jusqu'à 28 ans. Ils y développent un mal-être, des troubles du comportement ou des absences à répétition. Parallèlement, l'accueil prolongé des plus âgés en IME bloque l'arrivée des plus jeunes, les privant d'une prise en charge pourtant indispensable.
Cette organisation impose d'importantes contraintes aux équipes, qui doivent démultiplier l'offre d'activités éducatives et de soutien médico-social – sans compter les difficultés juridiques que peut causer la cohabitation entre enfants mineurs et jeunes adultes.
Conçu comme un dispositif transitoire, l'amendement « Creton » ne permet que de décaler les ruptures de parcours et les retours à domicile sans accompagnement.