La Chine, et non pas l'IRA, constitue la plus grande menace sur l'industrie européenne. L'Union n'adopte pas des mesures de protection face à la Chine. Elle ne taxe par exemple qu'à 10 % les importations de véhicules électriques chinois, alors que les États-Unis taxent ces véhicules à 27,5 %. Grâce à sa politique industrielle massive, la Chine détient aujourd'hui un monopole sur l'industrie des panneaux photovoltaïques, ce qui a fortement pénalisé les filières européennes et américaines. Je ressens aujourd'hui la même inquiétude pour l'industrie européenne des batteries électriques de la filière automobile.
S'il est nécessaire d'améliorer le fonctionnement de l'OMC, il ne faut pas compter sur l'Organisation mondiale du commerce pour régler le problème de l'IRA, au vu de la longueur du processus de règlement des différends.
Je doute que les mesures de simplifications proposées par la Commission européenne portent leurs fruits. La réforme du marché européen de l'électricité est le sujet majeur sur lequel l'Union doit légiférer, car l'électrification représente l'essentiel de la décarbonation. L'énergie carbonée, et notamment le gaz, est structurellement plus cher en Europe qu'aux États-Unis. Pour cela, l'industrie européenne doit s'appuyer sur les énergies renouvelables et sur le nucléaire, lorsqu'il est présent dans le mix énergétique. La réforme du marché de l'électricité doit permettre à la France d'avoir un coût de production de l'électricité, produite à partir de l'énergie nucléaire, qui redevienne compétitif. Le nucléaire est un sujet de discussion récurrent entre la France et ses partenaires européens, certains considérant que l'énergie nucléaire procure un avantage compétitif à la France.