En février, Agnès Lassalle, professeure à Saint-Jean-de-Luz, a été poignardée par un de ses élèves au beau milieu de son cours. Le coupable, un jeune garçon de 16 ans, était inconnu des services de l'aide sociale et de l'assistance éducative. Lors de sa garde à vue, il a évoqué une « petite voix » qui l'incitait à faire du mal. Ce malheur, qui nous a tous profondément touchés, est peut-être lié au sujet du rapport que vous présentez : l'offre l'insuffisante de soins en pédopsychiatrie.
Tel est le cas dans le Tarn : les suppressions de lits et la réduction constante des moyens de pédopsychiatrie ont conduit à la fermeture du service des urgences psychiatriques de la fondation du Bon Sauveur. Les patients sont redirigés vers des hôpitaux qui ne disposent pas des compétences pour accueillir des jeunes. Les causes de cette insuffisance sont nombreuses, mais on peut relever en premier lieu le problème des sous-effectifs. Selon un rapport du Sénat de 2017, il n'y avait en moyenne que 15 pédopsychiatres pour 100 000 jeunes de moins de 20 ans. Depuis 2018, le ministère de la santé a lancé chaque année des appels à candidatures pour des postes de chefs de clinique, mais seulement 32 postes ont été créés depuis quatre ans. Vous indiquez vous-même que le nombre de pédopsychiatres a diminué de 34 % entre 2010 et 2022, alors qu'environ 1,6 million d'enfants et d'adolescents souffrent d'un trouble psychiatrique.
Vous recommandez de doubler le nombre d'étudiants spécialisés en pédopsychiatrie. Nous nous en réjouissons, puisque La France insoumise réclame depuis longtemps la fin effective du numerus clausus et le financement massif de places en faculté de médecine. En effet, il faut se poser la question des moyens.
Quels sont les investissements supplémentaires de l'État nécessaires pour atteindre cet objectif de doublement du nombre d'étudiants ?