Les chiffres évoqués sont source d'une vive inquiétude : 34 % de pédopsychiatres en moins en dix ans seulement. Sur les 2 000 praticiens en activité, seulement 1 000 le seront encore en 2035. Les pédopsychiatres sont donc en voie de disparition alors que, dans le même temps, la prévalence des symptômes dépressifs et des détresses psychologiques augmente chez les jeunes.
Pour faire face à ce problème, il faudrait doubler le nombre d'étudiants formés à la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent durant les quinze prochaines années. Je vous répète le refrain, car les mêmes causes produisent les mêmes effets : filière peu attractive, moins bien rémunérée, qui manque de reconnaissance et avec des conditions de travail qui se détériorent.
Sans surprise, le même constat s'applique à la pédiatrie libérale, dont l'état est jugé préoccupant par un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales de 2021. Il souligne l'effet dissuasif exercé sur les vocations par le poids de la permanence des soins. Résultat : 3 100 pédiatres libéraux en exercice, et leur nombre sera divisé par deux en 2050 – alors même que certains départements comptent un pédiatre pour 100 000 habitants. In fine, 85 % des consultations pédiatriques de ville ont lieu chez un médecin généraliste.
Face à ce constat, je vous soumets deux pistes de travail.
Premièrement : un choc d'attractivité pour la médecine libérale – tant pour la pédopsychiatrie que pour la pédiatrie et la médecine générale –, avec une revalorisation de ces professions en vue d'en augmenter les effectifs.
Deuxièmement : une meilleure organisation territoriale des ressources, notamment grâce à un renforcement des missions spécialisées des pédiatres de ville et de la formation initiale et continue des médecins généralistes à la santé de l'enfant. À cet égard, êtes-vous favorable à la création d'une option « santé de l'enfant » au sein du diplôme d'études spécialisées de médecine générale et à l'inclusion d'un semestre de pédopsychiatrie dans la maquette d'internat des pédiatres ?