L'organisation de l'offre de soins en pédopsychiatrie est un enjeu majeur. Comme vous l'avez souligné, il est difficile d'apprécier l'adéquation de l'offre aux besoins dans les territoires en raison de la complexité des troubles psychiatriques chez les enfants et adolescents. Du reste, il existe de nombreux déserts médicaux, où l'accès aux soins dans son ensemble est freiné.
Le rapport souligne les différences de dotation entre les territoires. Un grand nombre d'entre eux sont largement sous-dotés s'agissant de la pédopsychiatrie : 80 % des psychiatres exercent dans les villes de plus de 50 000 habitants. Comme pour le reste des médecins, on observe de forts déséquilibres régionaux : il y a plus de psychiatres exerçant en libéral dans les zones urbaines que dans les zones rurales. En conséquence, la densité de psychiatres libéraux spécialisés en pédopsychiatrie est de 2,2 pour 1 000 habitants de moins de 18 ans à Paris, tandis qu'elle n'est que de 0,4 dans le département de l'Aude, par exemple.
Le ministère de la santé et de la prévention a engagé l'amélioration du matériel de soin dans certains territoires – en particulier dépourvus de lits. Ce renforcement devrait se poursuivre dans les territoires prioritaires. Pour améliorer la prise en charge globale, faut-il cibler également des territoires surdotés ou suffisamment dotés, ou bien est-il plus pertinent d'orienter les professionnels de la pédopsychiatrie vers des territoires sous-dotés en utilisant des mesures incitatives ? Il faudrait, parallèlement, développer l'attractivité du métier.
Par ailleurs, de nombreux professionnels ne sont pas formés à la pédopsychiatrie : il importe d'y remédier.
Améliorer la prise en charge des jeunes souffrant de troubles psychiques et garantir la continuité des soins permettrait de faire des économies dans les territoires isolés, qui font état, en la matière, de dépenses disproportionnées.