Mon groupe estime nécessaire de faire de la santé mentale la cause essentielle du quinquennat.
Les troubles psychiques sont en forte augmentation depuis le covid, mais la tendance est bien antérieure. Votre rapport met en relation la fréquence des troubles et les conditions environnementales, sociales et économiques défavorables. Ne pensez-vous pas que ce constat devrait nous conduire à nous interroger sur les modes de vie des enfants et adolescents, qui sont influencés par le malaise que connaît leur famille ? Des préconisations pourraient-elles être faites pour analyser les facteurs favorisant l'émergence des troubles ?
Dans un rapport adopté le 7 mars, le Conseil de l'enfance et de l'adolescence a mis en évidence également la forte augmentation de la consommation de psychotropes chez les jeunes : plus 48,5 % d'antipsychotiques, plus 62,58 % d'antidépresseurs et plus 155 % d'hypnotiques en dix ans. Ces prescriptions médicamenteuses augmentent alors que les CMP se voient contraints d'allonger sans cesse leurs délais de prise en charge – ils dépassent parfois deux ans – et que les services de PMI et de médecine scolaire sont exsangues.
Nous ne pouvons que nous alarmer de l'importance des soins médicamenteux, au détriment de l'accompagnement psychothérapeutique, éducatif et social, qui devrait pourtant être la première réponse à ces troubles. Elle est fournie par les CMP, où travaillent des équipes pluridisciplinaires faisant preuve de professionnalisme et d'inventivité pour aider les jeunes en souffrance psychique, y compris lorsque ces derniers présentent des troubles sévères.
Le rapport met l'accent sur le fait que de nombreux troubles sont mal pris en charge et que l'offre de soins est inadéquate. La présence d'un nombre de professionnels suffisant est déterminante dans ce domaine. En tirez-vous des conclusions en matière de besoins humains ?
Les psychologues sont armés pour identifier les troubles psychiques, orienter et soigner. Ne pensez-vous pas que leurs compétences devraient être enfin reconnues et qu'ils ont un rôle à jouer dans le redressement de la pédopsychiatrie ?