Le rapport est édifiant : vous y pointez le doublement, durant la crise de la covid, de la part des adolescents et des jeunes adultes en dépression : 22 % en 2020, contre 10,1 % en 2019. Parallèlement, une augmentation de 179 % de la consommation d'antidépresseurs a été observée entre 2010 et 2021 chez les 6-17 ans.
Il faut renforcer les moyens consacrés à la prévention et à la prise en charge précoce des maladies psychiques affectant cette population fragile. Nous sommes les mauvais élèves de l'Union européenne en la matière ; pourtant, le Gouvernement n'a visiblement pas saisi l'urgence de la situation. Agir en amont permet de traiter efficacement certaines maladies, par exemple les troubles bipolaires. Faut-il rappeler, par ailleurs, que les erreurs et les retards de diagnostic entraînent un traitement médicamenteux inadapté et peuvent, dans les cas les plus graves, s'avérer fatals, compte tenu des risques de suicide ? Il est urgent d'élaborer une stratégie ambitieuse pour faire en sorte que les moyens alloués aux politiques sanitaires répondent aux constats de la Cour des comptes.
Enfin, comment ne pas parler des disparités entre les territoires ? Dans mon département, le Nord, le taux d'équipement en lits d'hospitalisation complète infanto-juvénile était, en 2021, de 0,1 pour 1 000 habitants de moins de 18 ans ; à Paris, il est supérieur à 1,6. Je pourrais d'ailleurs insister sur la situation dramatique des urgences pédopsychiatriques de l'hôpital de Douai-Dechy, dans ma circonscription.
Quelles mesures prioritaires doivent être prises pour la prévention et la prise en charge des troubles psychiques ? Dans quels territoires le déficit en matière de prise en charge est-il le plus criant ? Quelles actions concrètes doivent être menées en leur direction ?