Monsieur le président, j'aime votre appel à la cohérence : si l'on interdit aux influenceurs un certain type de publicité, il faut l'interdire à tout le monde. Mais j'entends aussi l'appel de nos autres collègues.
Dans son rapport sur la « malbouffe », notre collègue Loïc Prud'homme a montré à quel point les publicitaires ciblent les enfants. Le diabète de type 2, qui touchait 2 % de la population il y a une vingtaine d'années, en touche 5,4 % aujourd'hui : c'est une bombe à retardement sanitaire.
J'aime l'idée de « mettre un pied dans la porte » : il faut que cette discussion sur les influenceurs ouvre un débat plus large sur la publicité. La régulation de la publicité n'est pas suffisante. Il y a un rapport d'un à dix entre les moyens mis par la puissance publique dans les politiques de prévention en santé publique et les sommes dépensées par le secteur privé dans la publicité. Les premières victimes sont les plus pauvres, ceux qui n'ont pas de bagage culturel et économique. Face à ce qui est un scandale sanitaire, je ne crois pas que l'on puisse défendre la modération et la liberté.