Vous n'êtes pas sans savoir que des débats ont eu lieu au cours de nos travaux, y compris lors de notre venue à la maison centrale d'Arles, et ont fait naître de grandes interrogations. Parmi elles figure toujours une question que nous ne pouvons pas ne pas vous poser à nouveau : Franck Elong Abé pouvait-il être une source du renseignement pénitentiaire ?
Pourquoi est-ce que je vous la repose ? Lors de votre première audition, vous aviez invoqué le secret-défense ; or, si je ne m'abuse, celui-ci ne couvre pas ces éléments d'information – vous pourriez tout au plus invoquer le secret professionnel. Au stade où nous en sommes, s'agissant d'une affaire aussi sensible, comportant d'autres points troublants qui seront peut-être portés devant la justice, notamment par les avocats de la partie civile, il est important d'éclairer les travaux de la commission d'enquête parlementaire. Cette question est revenue à plusieurs reprises et, selon la réponse qui y sera apportée, une trajectoire se dessine, qui peut expliquer – ou pas – d'autres faits, notamment dans la gestion du parcours carcéral de Franck Elong Abé.
Franck Elong Abé pouvait-il être une source du renseignement pénitentiaire, ou a-t-il été traité d'une certaine manière par vos services ?