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Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du mardi 28 mars 2023 à 15h00
Reconnaissance et condamnation de l'holodomor comme génocide — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Entre 1930 et 1933, près de 7 millions de citoyens des républiques soviétiques sont morts de faim : 1,5 million en Russie ; 1,5 million au Kazakhstan ; 4 millions en Ukraine, où ces évènements sont désignés par le nom Holodomor.

Quatre-vingt-dix ans après les faits, la plaie béante ouverte par ce drame n'est pas refermée. Un demi-siècle durant, la vérité fut étouffée par les autorités soviétiques. Elle n'a été conservée que grâce au patient travail de mémoire de la diaspora ukrainienne. Aujourd'hui, le durcissement du régime autocratique de Vladimir Poutine s'accompagne de nouvelles tentatives d'effacer la réalité de millions de morts. Nier, c'est tuer une seconde fois. Comment ne pas comprendre l'aspiration des descendants des victimes, et de tout un peuple, à la reconnaissance ?

S'ouvre donc la question des termes et des modalités de cette reconnaissance. Nul ne peut nier la réalité du crime. Nul ne peut minimiser son ampleur monstrueuse, inouïe. Nul ne peut mettre en doute l'existence d'une intentionnalité de la part de Staline et des dirigeants soviétiques. Après avoir lancé la collectivisation de l'agriculture à marche forcée, lorsqu'il réprima brutalement toute résistance paysanne, lorsqu'il réquisitionna les récoltes, le pouvoir stalinien provoqua – puis aggrava délibérément – la famine, la mort de millions d'hommes, de femmes et d'enfants.

Crime de masse, crime contre l'humanité, assurément. Génocide ? La communauté scientifique est partagée. Les historiens ne donnent pas tous la même définition de ce concept. Timothy Snyder, éminent historien états-unien, soutien de la cause ukrainienne face à l'agression russe, écrit dans son grand livre Terres de sang, publié en 2010, « je préfère tuerie de masse à génocide » en raison des « controverses inévitables et insolubles » suscitées par ce terme.

Sur le plan juridique, une seule définition du génocide fait autorité, celle qu'a adoptée l'Organisation des Nations unies le 9 décembre 1948.

1 commentaire :

Le 26/08/2023 à 18:10, Aristide a dit :

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Et le génocide khmer, organisé par ces infâmes et criminels communistes ?

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