Elle a conduit à exterminer un peuple qui commençait à résister au modèle collectiviste qui lui était brutalement imposé.
La vérité est là : l'histoire nous montre que tout régime communiste prend les traits d'une dictature. L'application du communisme porte en elle les germes de l'autoritarisme et conduit malheureusement aux pires dérives destructrices. Ce sont les raisons pour lesquelles nous devons les condamner, en espérant que de tels actes ne soient jamais à nouveau commis. L'État soviétique est responsable de crimes contre l'humanité. Les Ukrainiens, les Kazakhs, les Russes en ont été les victimes.
Cette proposition de résolution vise à reconnaître et à condamner l'Holodomor. Ce crime contre l'humanité est la conséquence de la collectivisation instaurée par l'État soviétique à travers les kolkhozes. Cette collectivisation ciblant tous les paysans et particulièrement les Ukrainiens consistait en la confiscation – on pourrait même dire le vol –, par l'État communiste, de plus de 40 % de leur récolte. Les paysans déjà affamés par leur propre gouvernement, dans un mouvement de justice légitime, se sont révoltés. La répression est alors terrible et les velléités d'indépendance sont écrasées.
Les koulaks sont privés de leur liberté ; la collectivisation forcée continue ; ils sont affamés. C'est tout le pays qui agonise. Josef Winkler, dans son œuvre intitulé L'Ukrainienne, retranscrit le témoignage suivant : « En janvier 1931, la famine a commencé. À l'automne précédent, il y avait suffisamment de blé, ce n'était pas une mauvaise année. Les chefs de kolkhoze qui expropriaient les paysans leur prenaient aussi les céréales qu'ils jetaient par tonnes dans le Dniepr. Ils ont causé artificiellement cette famine pour que les gens aillent travailler au kolkhoze s'ils ne voulaient pas mourir de faim parce que la cantine leur donnait du pain et de la soupe pour les journées de travail, rien de plus. »
Au printemps 1933, près de 40 % des Ukrainiens sont emportés par la famine. L'Union soviétique a bien tenté de dissimuler ses crimes, tout comme le Parti communiste français de l'époque, mais la vérité a éclaté au grand jour. La famine planifiée, la privation des libertés, les impositions lourdes, les confiscations des récoltes, du bétail et des semis annihilent toute résistance paysanne. Quatre-vingt-dix ans après la famine, le bilan est évalué à 6 millions de morts. Voilà l'horreur de l'Holodomor !
Reconnaître ce crime contre l'humanité est le symbole de la condamnation des atrocités de l'idéologie communiste. Dans sa volonté de faire vivre un Grand soir à tous les peuples, l'empire soviétique a enchaîné les crimes contre l'humanité.
Cette proposition de résolution a la vertu de dénoncer les atrocités commises par le régime soviétique et d'ouvrir un débat bienvenu sur la nature même du communisme. Le chemin est encore long avant la pleine reconnaissance internationale de la souffrance vécue par les peuples. Si les historiens tergiversent sur l'application de la définition juridique du génocide, une chose est certaine : ces millions de morts sont le résultat de la politique de l'Union des républiques socialistes soviétiques. En mémoire de ces peuples affamés, détruits, nous voterons cette résolution.