Le Gouvernement comprend et partage les inquiétudes des pêcheurs. Je partage l'exaspération et la colère face au plan d'action de la Commission européenne, qui viserait à interdire dès demain – et non dans dix ans – notamment la drague et d'autres techniques de pêche, vitales pour l'économie de nos territoires et qui ont démontré qu'on pouvait concilier l'activité économique avec la préservation de l'habitat.
C'est pourquoi, dès le 8 mars, j'ai indiqué au Sénat que la France était totalement opposée à ce plan d'action. Le Président de la République et la Première ministre, au Salon de l'agriculture, l'ont répété. Nous nous battrons donc pour faire en sorte qu'il ne soit pas appliqué. Lors du dernier Conseil européen, d'autres pays nous ont rejoints.
Ensuite, c'est parce que nous croyons en la pêche française et en la pêche artisanale, que, depuis des mois, nous défendons les pêcheurs, notamment sur la question des totaux admissibles de captures (TAC) et des quotas – sans quotas, il n'y a pas de pêche. Lors du dernier Conseil de l'Union européenne, nous avons réussi à défendre les intérêts des pêcheurs, notamment des pêcheurs artisanaux français. Nous avons prolongé, à quatre reprises, l'aide au carburant, qui s'élève désormais à plus de 80 millions d'euros – c'est le seul secteur à en bénéficier.
En outre, au Salon de l'agriculture, nous avons lancé le contrat stratégique de filière, qui vise précisément à mieux la structurer, à la moderniser et notamment à permettre le renouvellement de la flotte. Dès cette année, 20 millions d'euros seront alloués pour moderniser la filière et changer les moteurs des bateaux de pêche.
Je crois profondément en notre capacité à surmonter les épreuves. Il faut le faire avec beaucoup de lucidité, de réalisme et de détermination. C'est ce que nous ferons dans les prochains jours et les prochaines semaines, en simplifiant la vie des pêcheurs. Nous savons qu'ils ont parfois l'impression de crouler sous la pression réglementaire. Nous mènerons donc le combat et je sais que nous pourrons compter sur vous.