Intervention de François Braun

Séance en hémicycle du mardi 28 mars 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Médecins intérimaires à l'hôpital public

François Braun, ministre de la santé et de la prévention :

Vous avez raison, si nous n'agissons pas, l'hôpital public est menacé. Nous ne visons pas les intérimaires qui font leur travail normalement, comme c'est probablement le cas dans votre secteur, mais ces intérimaires mercenaires qui, jusqu'à la veille au soir, annoncent qu'ils ne viendront pas si l'on n'augmente pas leur rémunération de 500 ou 1 000 euros pour la nuit. Ce sont eux qui détruisent notre hôpital public, n'en doutons pas.

Et ils s'attaquent de préférence aux petits hôpitaux, les plus fragiles, les plus éloignés des grandes villes, ceux qui ont du mal à maintenir leur ligne de garde. L'objectif est clair : envoyer un signal fort aux intérimaires mercenaires, tout en améliorant les conditions d'exercice des médecins qui tiennent la ligne dans nos hôpitaux, prendre en considération la pénibilité de leur tâche, cela dans la continuité des mesures prises l'été dernier pour assurer la permanence des soins.

La proximité des soins, vous avez également raison, est un de nos objectifs majeurs, et je lutte contre l'inégalité territoriale d'accès aux soins grâce à plusieurs mesures. Mais il ne faut pas non plus oublier la qualité, qui doit également être garantie. Nous devons nous retrouver tous ensemble autour de la table afin de définir des solutions, en gardant en tête ce binôme : qualité et sécurité.

Il faut que l'intérim qui s'exerce dans des conditions inacceptables cesse, tout en perdurant quand il est réalisé dans des conditions normales. Et je pense que nous serons tous d'accord pour considérer que 1 390 euros brut, sans compter les frais de déplacement, de logement ou de nourriture, c'est une somme tout à fait acceptable pour un médecin intérimaire. Je ne doute pas que la grande majorité de ces médecins, qui travaillent dans de bonnes conditions, en respectant ce règlement et ce plafond, continueront à venir dans nos hôpitaux. Pour les autres, nous analysons précisément la situation tous les jours – je l'ai encore fait cette semaine – afin de proposer des solutions alternatives – éventuellement dans le cadre d'entraides territoriales.

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