Monsieur le ministre de la santé et de la prévention, 10 000 personnes – oui, 10 000 – se trouveront sans médecin traitant, chez moi, à Carcassonne, à partir du 1er juillet. Trois médecins ont déjà quitté la ville le 31 décembre ; six médecins feront de même le 30 juin. Carcassonne et ses environs, à l'image de la France, sont un immense désert médical. Voilà plus de dix ans que les médecins que j'ai reçus lors de ma permanence vous alertent et alertent les élus locaux mais, selon vous, tout va pour le mieux.
De plus, le zonage réalisé par l'agence régionale de santé (ARS), à Carcassonne, est faussé : de nombreux médecins, alors qu'ils sont installés en tant que généralistes mènent une activité spécifique et n'exercent en tant que médecin traitant que pour très peu de patients, voire pour aucun ; je pense aux homéopathes et acupuncteurs.
Quelques aides ont été instaurées pour les étudiants mais rien de plus, malgré la volonté des médecins restants dont la moyenne d'âge dépassera bientôt 60 ans. Si la situation est tendue sur tout le territoire, à Carcassonne, elle empirera avec une très grande rapidité. Votre numéro d'autosatisfaction masque la dégradation d'une conjoncture catastrophique et la prise en otage de la santé des Carcassonnais.
Dans de nombreux territoires, surtout ruraux, il devient très difficile de trouver un médecin traitant et d'obtenir un rendez-vous dans de brefs délais. Si des mesures d'urgence ne sont pas prises, nos concitoyens ne pourront plus se soigner aussi bien que nos aînés l'ont pu – aînés que vous abandonnez par ailleurs à leur sort. À cause de votre politique, ils n'auront bientôt plus de médecin traitant, leur seul lien avec le monde médical sera un infirmier ou une infirmière, à supposer que certains restent disponibles.
Monsieur le ministre, outre les solutions envisagées pour la France en général, quelles mesures prendrez-vous précisément pour la ville de Carcassonne et ses 10 000 habitants qui n'auront plus de médecin traitant à partir du 1er juillet ?