Je partage la volonté de M. le secrétaire d'État de protéger et de renforcer les activités liées à la mer et à l'océan, mais les décisions qui ont été prises, ou qui sont en train de l'être, m'inquiètent.
Nous voudrions développer, par exemple, la production d'huîtres plates, qui se fait nécessairement en eau, et non à découvert comme celle des huîtres creuses. Le chalutage est donc la seule méthode, à l'heure actuelle, pour récupérer ces huîtres. Ce qui est prévu serait un coup de frein incroyable pour un secteur en cours de développement – la production n'est que d'environ 2 500 tonnes en France, dont 2 000 dans la baie du Mont-Saint-Michel. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la production d'huîtres creuses ne se fait pas à découvert en Bretagne du Nord. Il y a notamment beaucoup d'inquiétude dans la région de Paimpol. Je suis franchement surpris que ces décisions arrivent d'un coup, sans concertation : nous n'en avions jamais entendu parler.
S'agissant des licences de pêche, nous avons bataillé durant deux ans. Quid des bateaux de remplacement ? Il n'en a pas encore été question, mais vous aurez peut-être des éléments à nous communiquer, Monsieur le secrétaire d'État. Cela fait partie de la décarbonation : les pêcheurs sont les premiers à vouloir investir dans des bateaux beaucoup plus propres, mais encore faut-il qu'ils soient certains de garder des droits de pêche et de pouvoir utiliser demain d'autres bateaux, quand ceux d'aujourd'hui auront été réformés.
Force est de constater qu'il y a aujourd'hui beaucoup d'inquiétude, alors que nous voudrions tous une politique permettant de développer la pêche en France – nous importons beaucoup de coquillages et de produits de la mer.