Dans ce genre de missions, il nous est demandé de recueillir un maximum d'avis auprès des personnes intéressées. Je rappelle néanmoins qu'il s'agissait de l'année 2020, période qui a connu deux confinements. De fait, les auditions n'étaient pas faciles à mettre en œuvre même en visioconférence.
Une autre difficulté, que je ressens toujours avec le recul, est liée au monde des livreurs et des chauffeurs. Nous avons en effet du mal à savoir quelle est leur véritable volonté, au-delà de la rémunération minimale. Les collectifs se sont constitués mais il est parfois difficile de percevoir des volontés communes. Néanmoins, à l'issue des recueils d'avis, on peut considérer que les livreurs étaient en majorité plus tentés par le salariat quand les chauffeurs, en majorité, paraissaient privilégier une autonomie d'exercice, c‘est-à-dire un statut d'indépendant. Cependant, nous n'observions pas chez eux une volonté ferme de s'orienter vers ce dialogue social, qui était considéré avec méfiance, au motif qu'ils allaient de toute manière « se faire bouffer ».