L'une des premières démarches de M. Jean-Bernard Lévy a été de me rencontrer pour remettre en cause le mécanisme de l'Arenh, qui oblige EDF à fournir 100 térawattheures à des concurrents qui les revendent ensuite à des prix plus élevés. Ce mécanisme faussait la concurrence, ne créait aucune capacité physique supplémentaire, pénalisait EDF et favorisait la spéculation.
En 2015, sur les conseils de M. Lévy, le Gouvernement et moi-même avons envisagé de négocier avec la Commission européenne pour relever de quelques euros le prix de cession. Nous pensions pouvoir arriver à 52 euros par mégawattheure. Or le prix de marché de l'électricité était alors tellement faible – 30 euros – que cette négociation n'avait plus de sens. En effet, le mécanisme de l'Arenh est intéressant, pour les concurrents d'EDF, lorsque le prix de marché est supérieur au prix de cession de 42 euros ; dans le cas contraire, l'Arenh n'a pas d'utilité, les concurrents d'EDF préférant se fournir sur le marché. Alors que nous étions tout près d'obtenir l'amorce d'une position favorable de la Commission, nous n'avons pas saisi cette opportunité, ce que je regrette profondément.