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Intervention de François Hollande

Réunion du jeudi 16 mars 2023 à 14h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

François Hollande, président :

Je n'ai jamais pensé qu'une parole du Président de la République pouvait suffire pour fermer une centrale. Une telle décision concernait un outil de puissance qui mérite le respect ; elle impliquait des personnels qui s'interrogeaient sur leur sort et des élus locaux qui s'inquiétaient des solutions proposées par l'État pour compenser la fermeture de la centrale. EDF avait des intérêts à défendre. Par ailleurs, il fallait mettre en place un processus d'indemnisation, respecter un ensemble de procédures et demander l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Je m'étais engagé devant les Français à fermer une seule centrale et à poursuivre la construction de l'EPR de Flamanville, même si des réserves et des critiques avaient commencé à s'exprimer s'agissant du coût de ce projet – il est vrai que celui-ci a été multiplié par cinq et que le délai de mise en service a été allongé, sans doute jusqu'en 2025. En mettant un terme à ce chantier en 2012, nous aurions signé la fin de la filière EPR. Dès lors, comment aurions-nous pu exporter cette technologie en Chine et au Royaume-Uni, comme nous l'avions déjà fait en Finlande ? Il me semblait donc essentiel d'ouvrir Flamanville, et j'ai regretté que cela n'ait pu se faire durant mon mandat – c'est un regret que mon prédécesseur comme mon successeur peuvent partager.

Je le répète, la fermeture de Fessenheim était liée à l'ouverture de Flamanville. Du reste, EDF devait respecter certaines procédures, et je n'ai pas exercé une pression quotidienne pour obtenir la fermeture de la centrale. Pour assurer le respect de ma parole, j'aurais souhaité que cela advienne à la fin de mon mandat. En 2017, Mme Ségolène Royal a eu l'obligeance de préparer un décret, mais chacun sait qu'il n'avait aucune valeur juridique. Il a donc fallu attendre quelques années supplémentaires pour que la fermeture de Fessenheim soit effective, sans d'ailleurs que l'EPR de Flamanville ne soit ouvert.

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