Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du jeudi 23 mars 2023 à 15h00
Jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Article 14 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Il importe de mesurer l'impact des Jeux en matière de sécurité publique. C'est un sujet d'ampleur, car une réforme de la police nationale est conduite en ce moment. Cette réorganisation prend la forme d'une départementalisation, les quatre principales filières métiers de la police devant être placées sous l'autorité d'un chef unique. On affirme que l'objectif est d'améliorer la prise en charge au moment des Jeux olympiques.

Vous le savez, la police judiciaire est concernée par cette réforme. Plusieurs rapports ont été remis à ce sujet : par la commission des lois de l'Assemblée, les rapporteurs étant Marie Guévenoux et moi-même ; par les sénateurs ; par les inspections. Les sénateurs ont partagé mon avis : il faudrait, à tout le moins, appliquer un moratoire qui reporterait cette réorganisation après les Jeux, afin de ne pas accroître les difficultés. Tel n'est pas l'avis, j'en conviens, de notre collègue Guévenoux.

J'ai compris qu'il y aurait des passages en force, que l'on recruterait à tour de bras non seulement des réservistes citoyens, mais aussi des réservistes opérationnels, qui seront formés en dix jours à peine, alors qu'ils porteront une arme à la ceinture. J'aimerais que l'on puisse mesurer ces actions in fine. À ce stade, je ne suis pas très satisfait, ni très serein quant à la suite. Et je ne parle pas de ceux qui, dans le cadre d'un job étudiant, seront formés en quelques jours aux métiers de la sécurité et deviendront ensuite agents de sécurité privée pendant les Jeux. Tout cela mériterait, après ceux-ci, un bilan approfondi.

Je ne doute pas que la France accueillera d'autres événements sportifs internationaux de grande ampleur – même si l'échelle sera sans doute moindre. Il faudra éviter de retomber dans les difficultés et les travers actuels, notamment en matière de recrutement de policiers, de réservistes et d'agents de sécurité privée. À cet égard, en ma qualité de rapporteur pour avis de la mission "Administration générale et territoriale de l'État" , j'avais soulevé la question des moyens mis à disposition du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps).

Il y a beaucoup de choses à évaluer, et je suis sûr que la Cour des comptes sera ravie de faire ce travail.

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