Intervention de Sébastien Peytavie

Séance en hémicycle du mercredi 22 mars 2023 à 21h30
Jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

Rappelons clairement et distinctement que ce projet de loi n'a rien d'olympique ; il vise d'abord le tout-sécuritaire et ensuite la course aux bénéfices, quitte à restreindre un peu plus nos droits sociaux et nos libertés fondamentales.

C'est ce qu'illustre parfaitement l'article 7, qui prévoit l'acquisition par l'État d'un traitement algorithmique auprès d'une entreprise privée, en permettant aux entreprises d'accéder à une quantité considérable de données issues des caméras installées sur la voie publique.

Ce projet de loi ne s'en tient pas à servir les intérêts des entreprises du secteur des technologies de surveillance. En ouvrant la porte à la vidéosurveillance par traitement algorithmique, ces logiciels pourront filmer potentiellement n'importe lequel de nos concitoyens et catégoriser de manière totalement arbitraire un comportement parmi ceux à risque – nous savons d'ores et déjà que ces algorithmes induisent des biais discriminatoires aux relents racistes et validistes.

Derrière la façade de la tolérance, du sport et du partage, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), par leur exceptionnalité, risquent bel et bien de permettre le tout-sécuritaire et de le sanctuariser. Avec ce projet de loi qui surenchérit en la matière, la France gagne sa place de championne européenne de la législation en matière de surveillance algorithmique. Ces mesures extrêmement intrusives vont de fait porter atteinte aux droits fondamentaux. Pourtant, les organisations de la société civile les dénoncent et, surtout, elles sont contraires au droit international – qu'il s'agisse du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ou de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales – ou Convention européenne des droits de l'homme –, traités dont la France est signataire.

Par cet amendement, le groupe Écologiste demande donc la suppression de l'article 7, qui porte atteinte à nos droits fondamentaux, à la liberté de circulation et d'expression et ouvre la voie à tous les abus.

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